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GILLES, INTERVENANT, PARTAGE SON EXPÉRIENCE DES COURS À DISTANCE

Quelle organisation a été mise en place pour pouvoir assurer les cours à distance ?

La plateforme TEAMS de Microsoft car le groupe EDUSERVICES auquel appartient l'école Ipac Bachelor Factory de Montpellier a un contrat de licence Microsoft 365 incluant TEAMS. 
Permet à la fois de dispenser des cours à distance à une classe, et à mener des entretiens individuels avec des élèves, de mettre en place des groupes de travail…

Comment avez-vous adapté vos cours ?

Tous mes supports de cours étaient déjà sous forme de diaporama PowerPoint, donc directement utilisables en cours à distance. Idem pour les TD sous format Word.  
L’adaptation à faire était plus au niveau de l’alternance de séquences différentes pendant la séance de cours pour ne pas perdre les élèves, et par la recherche de moyens d’interaction pour remplacer celle qui se crée naturellement entre personnes dans une même salle. Il était donc indispensable d’élaborer en amont le scénario de mes séances de cours, de prévoir les moyens d’interaction avec les étudiants. Ce qui nécessite bien évidemment un temps de préparation très supérieur à des cours en présentiel.

Comment on dispense un cours présentiel en cours en visio conférence ?

C’est très différent, car habitués à avoir un public qui réagit et s’exprime (pas toujours en lien avec le cours) nous nous retrouvons seuls face à un écran d’ordinateur, en quête d’interaction dès le début de cours pour faire l’appel, enjoignant les étudiants à allumer leur vidéo. Ce qui est intéressant, c’est que ce besoin d’interaction nous oblige à solliciter encore plus les étudiants, pour savoir s’ils ont compris, s’ils sont toujours là à l’écoute. TEAMS regorge d’outils pour nous y aider : on peut afficher un fil de discussion à droite de l’écran où les élèves peuvent réagir quand on leur a demandé de couper leurs micros, et où le formateur peut leur répondre, intégrer des questions de sondage sur des points de cours, ou pour sonder leurs opinions sur un sujet ou sur le déroulement du cours.

On peut inviter les élèves à collaborer sur un document qu’ils vont co-créer, sur des outils digitaux tels que des murs sur lesquels ils vont « épingler » leurs publications.
Ce qui est intéressant aussi, c’est que l’on n’a pas le même type de rapport avec eux : en présentiel, je fais le plus souvent mes cours debout, là je suis assis, à la même hauteur qu’eux, c’est beaucoup moins formel, y compris dans mon vocabulaire.

Une des difficultés majeures : la gestion du temps car faire l’appel est plus long, répondre aux messages dans le fil de discussion, y intégrer des questions....

Quel ressenti vous avec eu sur l’implication des étudiants lors de ce format de cours ?

Dès le début, j’ai ressenti leur attrait pour ce type d’enseignement, logique pour une génération digitale, mais surprenante de la part de certains étudiants difficile à intéresser à nos cours en présentiel. Intérêt particulier chez les initiaux et les alternants s’étant retrouvés au chômage.

Ils tous ont été très indulgents avec nos petits cafouillages le temps que nous prenions en main l’outil. Ils s’impliquent plus volontiers que d’habitude pour faire les exercices pendant les séances de cours.

En 3ème semaine de confinement ; on mesure cependant les limites de cet enseignement 100% digital du fait de la fin de l’effet de nouveauté, du stress vécu par des étudiants étant confinés seuls dans un petit logement, et du manque de relation sociale avec la classe, avec les formateurs.

Malgré tout, quand ils ressentent que nous sommes là pour les aider à ne pas perdre pied, que tout est mis en place par les équipes pédagogiques pour leur permettre de ne pas perdre leur année, la plupart réagissent et vont de l’avant.

Comment vit-on cette situation comme formateur et qu’est-ce que cette expérience peut apporter comme évolution sur vos futurs cours en présentiel ?

En tant que formateur ayant dû suivre des webinaires pour prendre en main l’outil TEAMS, adapter nos cours pour les dispenser à distance, nous n’avons pas eu le temps de nous angoisser sur le risque que nous pourrions attraper le coronavirus, d’autant que le télétravail s’était imposé de lui-même pour nous.  

Nous sommes plus préoccupés par la santé de nos étudiants et de nos proches contraints d’aller travailler à l’extérieur.

J’utilisais déjà divers outils digitaux dans mes cours, en particulier collaboratifs, et ne suis pas adepte des outils « gadgets » pour divertir les élèves avec du digital qu’ils affectionnent.

Ce que j’ai envie de garder de cette expérience, ce sont :

  • Le séquencement plus serré des séances de cours pour varier les plaisirs et maintenir l’attention des élève,

  • Tous les moyens d’interaction digitaux à intégrer dans les supports de cours pour alterner avec les modes d’interaction orale et évaluer leur niveau de compréhension du cours.